ADN poubelle, vraiment ?

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Le projet ENCODE révèle les rôles de l’ADN non codant

Lorsque le génome eucaryote est étudié au niveau de ses séquences codantes, il apparaît qu’elles sont très minoritaires.
Ainsi, chez Homo sapiens, le génome de 3 milliards de paires de bases ne contient que 2 à 3% de séquences codantes !
De cette observation est née l’expression ” ADN poubelle ” qui veut signifier que la majorité de l’ADN ne sert à rien, si ce n’est espacer les gènes entre eux.

ENCODE logo

Le projet ENCODE (Encyclopedia of DNA Elements) a analysé de façon poussée les régions impliquée dans la transcription, l’association de facteurs de transcription, la structure de la chromatine et la modification des histones … c’est-à-dire de l’ADN non codant.
Ce travail de mise en relation (on parle de méta-génomique) a permis de montrer que 80% de cet ADN non codant assure une fonction biologique précise et essentielle à la bonne expression du génome.
Cela révolutionne donc notre vision du génome !

On a ainsi pu découvrir que de nombreuses régions non codantes sont associées entre elles physiquement et avec des séquences codantes. La structure tridimensionnelle de la chromatine n’est donc pas que hétérochromatine silencieuse et des petites zones d’euchromatine exprimée.

De plus, ces nouveaux éléments identifiés ont montré (grâce à l’analyse des séquences génétiques) une implication dans des maladies humaines.

ENCODE cover

En conclusion, la complexité du génome apparaît de nouveau beaucoup plus grande qu’entrevu.
Après la révolution des “ARN interférents” (prix Nobel de médecine 2006), une nouvelle couche de régulation arrive sur le plateau scientifique !

Pour mener à bien un tel travail, plus de 400 équipes de chercheurs de par le monde ont travaillé pour se partager la tache et les informations. Vous remarquerez qu’il n’y a que deux laboratoires non américains …

ENCODE localisation des équipes