Pourquoi utiliser des raccourcis scientifiques mène forcément à l’erreur
Tous les biologistes savent que des transfusions sanguines entre individus très éloignés, vivant sur des continents différents est possible sans risque. La greffe entre un receveur aborigène et un donneur inuit ne pose pas de problème, si la compatibilité immunitaire est correcte.
En un mot comme en 100, le/la biologiste sait que les races n’existent pas : il existe l’espèce humaine = Homo sapiens. Point.
Pour le présenter plus précisément, on peut utiliser les mots d’Alberto Piazza dans le magazine scientifique de vulgarisation La Recherche, N°302 (octobre 1997), p.64 (90 Ko) .
Outre les idées très bien formulées et un rappel de l’histoire des idées sur cette question, cet article constitue un très bon entraînement à la rédaction pour l’épreuve de Français / Philosophie (bref, les Lettres ou les Humanités).
Les caractères extérieurs du corps, comme la couleur de la peau ou la forme de la tête, résultent pour la plupart de l’adaptation au milieu. Une analyse phylogénétique des groupes humains, sur la base de critères stables et non soumis à cette influence du milieu, ne permet pas de les classifier selon des “races”. La variation génétique est beaucoup plus importante entre les individus d’une même population qu’entre groupes différents.
Et pourtant, l’image ci-dessous est extraite d’un article publié le 5 février 2016 par la revue américaine Science. Cette revue de très grand renom a publié un article de 2 pages pour discuter d’un problème / fait qui handicape la science mais aussi la société humaine (et très fortement la société américaine).
Elle vise à rappeler que les membres de l’espèce humaine sont réellement indistinguables, que la variété humaine existe, que la diversité peut s’expliquer par les conditions du milieu qui ont façonné des populations au cours des générations… Bref, que la race humaine n’existe pas.
En effet, malgré les évidences, malgré les démonstrations multiples, les scientifiques continuent d’employer le terme de races pour décrire des résultats obtenus dans les populations humaines. Cette erreur est principalement rencontrée dans les articles médicaux.
Et le problème persiste dans la société, permettant aux discriminations de s’exercer sans tabou. Sans exemple rigoureux fourni par les scientifiques, il n’est pas surprenant que la société civile persiste dans l’erreur.
A vous de participer à la remise en place d’idées funestes, qui ne peuvent mener qu’à l’erreur, l’injustice et in fine à la violence (psychologique et/ou physique). C’est votre responsabilité de scientifique et d’habitant de la Terre du XXIe siècle.