Parasitisme et comportement

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Parasitisme et comportement : comment une guêpe utilise une coccinelle comme “garde du corps”

Un parasitoïde est un animal (fréquemment un insecte) qui pond dans un organisme afin que son / ses œuf(s) se développent à partir de la matière organique du parasité.
Une relation alimentaire “classique” mais le parasite n’a pas infecté son hôte seul ; il a été aidé par sa mère !

Ce parasitisme est ici optimisé dans le cas de la guêpe parasitoïde Dinocampus coccinellae.
Pendant le développement larvaire (environ une vingtaine de jours), le parasite s’alimente des tissus de la Coccinelle Coleomegilla maculata parasitée. Ensuite, la larve de la guêpe s’extrait de l’abdomen de la coccinelle, sans la tuer, et commence à tisser un cocon entre ses pattes.  La coccinelle, en partie paralysée, se voit alors forcée de jouer le rôle de garde du corps de ce cocon !

Sortie de la larve de l'abdomen de la Coccinelle
Sortie de la larve de l’abdomen de la Coccinelle

La larve de la guêpe se développe en utilisant les ressources de son hôte. Mais celles-ci doivent aussi rester en quantité suffisante pour la coccinelle pendant la période de gardiennage du cocon, puisqu’elle ne peut pas se nourrir tant qu’elle joue le rôle de garde du corps.

La Coccinelle est le garde du corps du cocon
La Coccinelle est le garde du corps du cocon

Et maintenant, réfléchissons écologie.
Les parasites manipulateurs ne peuvent pas maximiser à la fois leur effort de reproduction (c’est-à-dire se nourrir abondamment du parasité) et de manipulation (c’est-à-dire protéger très efficacement le cocon). En effet, les chercheurs ont mis en  évidence une relation négative entre la durée de la période de gardiennage du cocon  par la coccinelle et la fécondité de la guêpe.

Bilan écologique : l’espèce du parasite montre un comportement d’optimisation entre (1) utiliser les ressources de la coccinelle pour fabriquer des œufs (qui seront disponibles à l’âge adulte) et (2) investir les ressources de la coccinelle en “jours de protection”, en ne l’épuisant pas trop et en la maintenant en vie. Cette optimisation s’est réalisée au fil des générations, permettant la survie des individus optimaux.

Sources :
Institut de recherche pour le Développement (IRD) : parasitisme.
Communiqué de presse de l’IRD en PDF.
The cost of a bodyguard : l’article original (en anglais) et cliquer sur PDF pour obtenir l’article.